Radio Cyclo Ebrius

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Cuvées en cave

Dégustation à l'aveugle

Easy rideuses


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Abdel-Kader Zaaf

Tour de France 1950, sur la côte méditerranéenne, le soleil écrase les coureurs. Marcel Molinès et Abdelkader Zaaf attaquent et prennent jusqu'à seize minutes d'avance. Première version : Zaaf lâche Molinès mais, assoiffé, il se saisissait d’un bidon tendu par un spectateur. Malheureusement pour lui celui-ci contenait du vin. Coup d’assommoir pour le coureur qui, après s’être désaltéré, légèrement titubant, reprenait son vélo et repartait en sens inverse. Deuxième version : avec la chaleur, la fatigue et surtout l’ingestion d’amphétamines, Zaaf a été victime d'un malaise et il s'est écroulé au bord de la route. Des vignerons qui se trouvaient là l'ont adossé contre un platane et comme ils n'avaient pas d'eau sous la main, ils l'ont aspergé avec du vin. Zaaf en bon musulman pratiquant ne buvait pas de vin. Ayant retrouvé ses esprits, ou presque, il enfourchait son vélo mais repartait en sens inverse. On ne sait trop comment il se retrouvait nez à nez avec la voiture-balai mais parait-il qu'il empestait la vinasse.
(Mix d'articles)
Marcel Zélasco (France). Cycliste professionnel de 1950 à 1954 : "Je me souviens quand j'étais derrière Abdelkader Zaaf et qu'il buvait un coup à son  bidon, je recevais des éclaboussures de pinard. Zaaf mettait du "Sidi Brahim" dans ses deux bidons et bourré de sucre en plus ! Il carburait le père Zaaf."
Coups de pédales, 1989, n°15, septembre-octobre
 
(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson) 

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Eugène Christophe

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Freddy Maertens

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

Certains de ses compagnons de route ont dit :
"Freddy se comporte d'une façon étrange. Il parle seul...
il roule parfois en zigzag... tombe trop souvent...
fait des grimaces et il a des tics."
(Le tour de France, Pierre Chany, T.D.S.)

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Cyrille Guimard

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Christian Raymond


(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Tom Simpson

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Rudi Altig

1966 : Rudy Altig avale une grande gorgée de bière glacée pour mieux sprinter.

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Jacques Anquetil

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Saint Raphaël

Après avoir chassé la victoire pendant une quinzaine d'année comme cycliste professionnel, Le Grand Fusil Raphaël Géminiani s'est tourné vers la direction d'équipe. Il forme son propre groupe sportif en 1955 et c' est lui qui introduit pour la première fois une société extra-sportive dans les pelotons en associant son nom à l'apéritif Saint-Raphaël. Le groupe s'appelle alors Géminiani-Saint-Raphaël. Sur certaines versions de maillot, on trouve la même typographie pour le tout, et mieux encore, avec l'ordre inversé, soit Saint Raphaël Géminiani. Lui, il n'y va pas avec le dos de la cuillère pour se servir la dose. Et, chose étonnante, l'apéritif en question contient du quinquina dont est extrait la quinine, remède qui lui sauvera tout juste la peau après avoir chopé la malaria en Haute Volta. Mais son pote de safari africain Campionissimo n'aura pas eu la chance de trinquer à sa propre santé, l'antidote du bon Saint Raphaël ne lui étant pas parvenu à temps. Fausto Coppi meurt et Jacques Anquetil reprend sa roue. Maître Jacques, sous les couleurs de l'apéritif salvateur et du Grand Fusil saboteur, s'imposera, entre autres, sur les Super Pestige Pernod.
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Louison Bobet

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Louis Caput

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Jean Noret

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson) 

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Lucien Mottiat


(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson) 

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Franck Kramer

(Source texte : Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, E. Masson)

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Bibaculus


L'expression nunc est bibendum, traduite mot à mot, signifie "C'est maintenant qu'il faut boire". La phrase complète est nunc est bibendum, nunc pede libero pulsanda tellus  : "C'est maintenant qu'il faut boire et se déchaîner" ou littéralement "Maintenant il faut boire, maintenant il faut frapper la terre d’un pied léger". N'est ce pas le plus beau réconfort et le plus bel encouragement que l'on puisse faire à un cycliste au pied d'un col ? Et pour ne pas laisser nos amis amateurs de petite clope en haut du col :


 Et puis, je ne peux m'empêcher de vous montrer ce montage dont je ne suis pas très fier, une potentielle publicité pour la pratique du vélo malpoli envers ces quatre roues qui nous les brisent  :


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Sacré Paulo

Si vous vous intéressez un peu à l'histoire religieuse du cyclisme, vous connaissez sûrement Paul de Vivie. C'est dieu. Et depuis que vous l'avez découvert, vous pratiquez assidûment ses sept commandements. Il vous arrive donc souvent de devoir faire demi tour pour rejoindre le point d'arrivée, tellement ces principes sont efficaces. C'est pour ça qu'il n'est pas si sympathique à vos yeux. Mais, en relisant bien ses lignes de conduite, vous trouverez sans doute quelque chose pour débrouiller le contretemps. Vous allez enfin pouvoir arriver en retard avec la tronche ravagée, la vraie silhouette cycliste, quoi. Voyons de plus près : le cinquième commandement stipule que les bonnes choses doivent passer leur chemin quand vous taillez la route. Mais la nuance "au moins en cours de route" est d'une importance capitale. Il y est bien dit qu'il est fortement conseillé de quitter la route pour boire du vin, manger de la viande et fumer un clope. N'ai-je pas raison ?

Les 7 commandements de Vélocio :
    1.    Haltes rares et courtes, afin de ne pas laisser tomber la pression.
    2.    Repas légers et fréquents : manger avant d'avoir faim, boire avant d'avoir soif.
    3.    Ne jamais aller jusqu'à la fatigue anormale qui se traduit par le manque d'appétit et de sommeil.
    4.    Se couvrir avant d'avoir froid, se découvrir avant d'avoir chaud et ne pas craindre d'exposer l'épiderme au soleil, à l'air, à l'eau.
    5.    Rayer de l'alimentation, au moins en cours de route, le vin, la viande et le tabac.
    6.    Ne jamais forcer, rester en dedans de ses moyens, surtout pendant les premières heures où l'on est tenté de se dépenser trop parce qu'on se sent plein de forces.
    7.    Ne jamais pédaler par amour-propre.

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Rémouleur et ramoneur rentrent du bistrot


























Deux marques concurrentes et pourtant tant de points communs...
Enfin, il y en a un qui a plus morfler que l'autre, tout de même.
Sabotage ! Fallait pas lui tourner le dos !

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Perpetual-Motion-Food

Alfred Jarry sur sa "Clément luxe 96 course sur piste" qu'il n'a jamais payé...
- … 
- On pourrait concevoir, hasarda le chimiste, un aliment du moteur humain qui retarderait indéfiniment, le réparant à mesure, la fatigue musculaire et nerveuse. J'ai créé depuis peu quelque chose de ce genre...
- Encore, dit le docteur, votre Perpetual-Motion-Food ! Vous en parlez toujours et on ne le voit jamais.
(…)
- Qu'est ce que votre Motion-Food ? demandait Bathybius au chimiste.
- Vous pensez bien que je ne peux pas le dire... sinon que c'est à base de strychnine et d'alcool, répondit Elson.
- La strychnine, à haute dose, est un tonique, c'est bien connu ; mais de l'alcool ? pour entraîner les coureurs ? Vous vous fichez de moi, je ne suis pas près de mordre à vos théories, exclama le docteur.
- …

— La course des Dix Mille Milles — (Le Surmâle, chap. V, 1901) — Alfred Jarry


"Cette époque est aussi celle du déclin d'Alfred Jarry, qui s'explique en grande partie par sa consommation éthylique, ainsi recensée par Rachilde : "Jarry commençait la journée par absorber deux litres de vin blanc, trois absinthes s'espaçaient entre dix heures et midi, puis au déjeuner il arrosait son poisson, ou son bifteck, de vin rouge ou vin blanc alternant avec d'autres absinthes. Dans l'après midi, quelques tasses de café additionnées de marcs ou d'alcools dont j'oublie les noms, puis, au dîner, après, bien entendu, d'autres apéritifs, il pouvait encore supporter au moins deux bouteilles de n'importe quels crus, de bonnes ou mauvaises marques." En ce début de XXe siècle, les cyclistes étanchaient souvent leur soif en absorbant des quantités non négligeables de diverses boissons alcoolisées, et le Perpetual-Motion-Food inventé par Jarry pour alimenter les coureurs de la course des Dix Mille Milles était aussi à base d'alcool, déclaré "seule boisson hygiénique". À en croire Jarry, ses performances étaient d'ailleurs à mettre sur le compte de ce régime bien particulier : "Ma-da-me. Nous avons fait du qua-ran-te ! Nous ne sommes nullement fourbu car nous mangeâmes, hier, la grosse entrecôte, et nous bûmes près de quatre litres de vin blanc, plus notre absinthe pure ! Sans doute Jarry a-t-il souvent ressenti les effets euphorisants de l'alcool à bicyclette, mais ses performances ont fini par s'en ressentir..."

Extrait de la préface d'"Ubu cycliste" — de Nicolas Martin — Éd. Le Pas d'oiseau

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Ceci est mon sang


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Le célérifère, une histoire alambiquée

"Boy Bacchus Riding on a Panther" (dégradé) — 1901 — Franz von Stuck

Célérifère
Il s’agirait d’un animal en bois (cheval, lion ou autre animal pouvant être monté) dont les pattes servent de fourches à une roue (une à l’avant et une à l’arrière) permettant de se déplacer avec une grappe de raisin en roulant. Il ne comporterait ni pédales, ni freins, ni système de direction. Il a été en fait inventé de toute pièce pour attribuer l’invention du vélo à un français.

Aucun Comte Mede de Sivrac, inventeur du célérifère, n'a jamais existé. Le personnage a été créé, en 1891, par le journaliste alcoolique français, spécialiste de la locomotion terrestre, Louis Baudry de Saunier (1865-1938).

Supercherie
Le premier vélocipède fut inventé en 1817 par un jeune baron alcoolique allemand, Karl Drais qui dépose, en France, un brevet d'importation pour un vélocipède, appelé aussi draisienne.
Cependant à la fin du XIXe siècle, après la défaite de 1870, le journaliste et chroniqueur alcoolique Louis Baudry de Saunier trouve plus valorisant pour la nation de faire remonter l'invention à 1790 et de l'attribuer à un Français, dans son Histoire générale de la vélocipédie qui parut en 1891.
Il crée donc de toutes pièces un inventeur fictif alcoolique, le Comte de Sivrac, et dessine les plans de l'engin qu'il prétend être l'ancêtre de la draisienne : le célérifère.

Sur ces plans, le célérifère ressemble en fait beaucoup à la draisienne. C'est également une « machine à courir » en bois, sans pédales et sans freins, dotée de deux roues, mais qui en revanche ne permet pas de faire pivoter la roue avant, ce qui la rend quasiment inutilisable. Les musées nationaux ne possédant pas cette machine — et pour cause ! —, ils en fabriquèrent, d'après les plans conçus par Baudry de Saunier, des « copies », que l'on peut encore admirer.

Découverte de l'imposture
La supercherie fut finalement découverte dans la deuxième moitié du XXe siècle, notamment lorsque l'on s'aperçut qu'un brevet avait bien été déposé le 4 juin 1817 par un certain Jean-Henri Siévrac pour un célérifère, mais la machine en question s'est avérée être... une voiture à cheval.

Un article (à l'alcool modifié) de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
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Cointreau n'en faut

Samedi soir prochain, quand vous irez prendre l'apéro chez vos voisins, ne vous retenez pas. Pas d'inquiétudes, même si vous vous couchez le jour levant et que vous devez vous lever deux bassines plus tard pour retrouver vos amis sportifs qui ont juste regardé la télé la veille, le masque est là. Enfilez-le sans craintes, il vous permettra de vous faire respecter au sein de la meute. Il y a deux petites fentes discrètes pour ne pas prendre trop de vent et de lumière, tout juste pour voir ce qu'il faut : la roue à sucer. Et puis surtout une bonne gueule de papier mâché avec des grands yeux de prédateurs, des trais affutés, de l'équipement super stylé vintage de dessiné dessus. Avec une tronche pareille, il y en aura au moins un qui ne voudra pas vous perdre. Et puis même peut être qu'on pourra vous gratifier d'un "Belles lunettes, André, quelle classe !" auquel vous ne répondrez bien sur que par un hochement de tête, vu que le sourire est d'origine sur le masque et que vous, vous êtes à l'envers, caché derrière votre rêve, en train de dormir, dans votre lit, parce que le réveil ne s'est pas fait entendre, en fait. Bonjour.
Cyclusvisviva

Rien à rebyrrh...



















Mieux vaut boire gagnant bien accompagné que picoler perdant seul dans son coin. Comme quoi, il fut un temps où faire publicité de son super pouvoir d'origine artificielle naturelle était presque encore commercial. Maintenant, on prône plutôt la pureté naturelle artificielle, allant même jusqu'à la totale transparence. Ils le sont tellement qu'ils sont invisibles.
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« Le cadavre - exquis - boira - le vin - nouveau »

-"Il faudrait être complètement stupide pour se doper le jour d'une étape contre-la-montre où vous jouez la victoire dans le Tour."

Pierre Brambilla & Jean Robic, en 1976
-"Je préfère me faire une piqûre de caféine que de boire trois tasses de café"
-" J'ai bu au moins quatre coups, deux bières et au moins quatre verres de whisky, ces boissons n'entrent pas dans le cadre de mon entraînement habituel. En temps ordinaire, je ne bois pas d'alcool du tout pendant les courses"
Floyd Landis, la veille de son contrôle positif en 2006
-"Je n'arrive pas à comprendre qu'on arrive à tricher quand on peut se faire attraper"

Claude Darget en présence
de Robert Chapatte, en 1962
 



Cyclusvisviva 

"Le vin attise le désir mais diminue la performance."

Dionysos assis sur une panthère (Mod.),
mosaïque du IVe siècle av. J.-C., musée archéologique de Pella
Ça n'est sûrement pas la meilleure citation pour inaugurer ce blog à boire, mais ceux qui pédalent pour le plaisir comme ceux qui le font pour la gagne auront un avis potentiellement contradictoire sur le sujet, et ça, ça me fait marrer. En piochant dans l'histoire du cyclisme et dans celle de la bicyclette, on trouvera largement de quoi causer sur l'intérêt irréprochable de l'eau-de-vie qui grimpe ou sur le plaisir discutable de la bière fraîche au col. Et oui, c'est bien comme ça que certains l'aiment, la bicyclette. Même ceux qui croient le contraire, d'ailleurs. Dionysos n'aura pas attendu cette citation de William Shakespeare pour profiter allègrement des effets combinés du vin et du célérifère, pour preuve cette photographie du IVe siècle av. J.-C. Tignasse au vent, une caresse aux commandes et sa monture rugissante, la démonstration est faite, du plaisir à l'état pur ! Qui mieux que ce dieu errant pourrait guider la pauvre âme cycliste ? Ce dieu pour qui la vigne, le vin, l'ivresse, le théâtre, la tragédie sont au cœur de son foie ? Non, personne d'autre. Surtout parce que la performance antique du célérifère est autant une imposture que le désir moderne du cadre carbone. Seul compte le chemin, l'ami, et la buvette où tu t'arrêtes !
Cyclusvisviva